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Maurice (03/2007)

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Chikungunya

Bref exposé historique

 

La première épidémie identifiée en Afrique de l’Est date de 1952. Ne touchant uniquement que des populations indigènes, les autorités n’y prêtèrent guère attention !

La propagation de la maladie fut peu sensible, par le fait même que la population touchée était plus sédentaire que nomade. Les malades du chikungunya ne sont porteurs du virus qu’environ une semaine après le début des signes cliniques de cette pathologie ; par la suite, les symptômes peuvent subsister, notamment des douleurs articulaires, mais leur sang ne contient plus de virus, ils ne peuvent donc plus contaminer un moustique qui lui-même irait piquer une personne saine et transmettre ce mal.

 

Qui plus est, à cette époque, la banalité du transport aérien n’était pas encore à l’ordre du jour. Les déplacements lointains se faisaient en bateau. De la sorte, si le déplacement ne durait pas plus d’une dizaine de jours, il ne se trouvait plus de risque de transmission arrivé à destination. Hormis, si des moustiques infectés, saisissaient l’occasion pour devenir des migrateurs clandestins.

Toutefois, heureusement pour notre espèce, la vie d’un moustique du genre aedes, est d’environ trois semaines, s’il ne rencontre la main de l’homme ! Pour souvenance, la mise en quarantaine est l’une des règles immuables qui régissent le domaine maritime. De nos jours, les transports aériens facilitent la diffusion de virus et autres microbes, comme l’exemple récent du SRAS nous l’a confirmé. En effet, un touriste peut être porteur d’une affection, sans avoir pour autant développé la maladie ; nous sommes alors dans la phase d’incubation. Enfin, il est nécessaire de rappeler, que la transmission de la maladie ne se fait que par ce vecteur animal.

Après cette légère digression, reprenons le cours de l’historique annoncé.


3
Photographie parue dans le journal « Le QUOTIDIEN DE LA REUNION ET DE L’OCEAN INDIEN »
le 4 janvier 2006.

La maladie se déplaça vers l'Ouest et le Sud africain, toujours en zone tropicale, allant jusqu’au Sénégal, en passant par exemple, par l’Ouganda, le Centrafrique, le Zimbabwe, la Zambie et l’Angola.

Le continent asiatique fut aussi affecté avec des pays tels que l'Inde, le Sri Lanka, la Thaïlande, l’Union Myanmar, le Cambodge, le Vietnam ou encore l’Indonésie.

Franchissons le temps et l’espace pour nous retrouver en 1983 aux États-Unis d’Amérique. La politique du Président Ronald REAGAN (1) soutenait, alors, financièrement et militairement les contre-révolutionnaires du Nicaragua (2). Les soldats américains devant évoluer dans un milieu hostile – je ne fais allusion, ici, qu’au climat – des études sur les maladies tropicales des zones humides furent développées au sein de l’armée.

Ainsi, furent élaborées des explorations devant mener à un vaccin contre le chikungunya. Les travaux avançaient, ils atteignirent le stade III, celui des premières injections faites sur des humains (3), mais, nouvellement élu, George BUSH (4) fit arrêter ces recherches en même tant que commença la première guerre du Golfe ; point de ces moustiques dans les déserts arabo-irakiens !

Touchant au « Secret défense » les investigations médicales ne furent pas diffusées à la communauté scientifique mondiale !

 

Proche de la terre africaine, la Grande île des Comores développa ce mal, en 2004. Du moins en eûmes-nous connaissance, suite à une mission d’expertise de l’Organisation Mondiale de la Santé.

Dès les années 60, la France, sur sa terre métropolitaine (5), avait accueilli des ressortissants malades de cet état insulaire. Notre pays était alors ignorant de cette maladie, et du fait que nos moustiques européens n’avaient pas la faculté de recevoir ce virus, les malades gardèrent pour eux leur pathologie et ses inconvénients.

Ainsi, les médecins,  spécialistes en maladies tropicales, se crurent toujours ignares face à ce fléau, lorsqu’il fit son apparition à la Réunion.

 

L’île de la Réunion étant un département français, s’y attachent les bénéfices de nos institutions sous une latitude agréable. Aussi, nombre d’habitants de ses voisins africains moins privilégiés, essayent d’y venir travailler.


Et c’est ainsi, qu’aux fêtes pascales de 2005, une dizaine de personnes nouvellement contaminées, vinrent rendre visite à leurs parents vivant dans cette île. Depuis la ville de Saint-Pierre, se dispersèrent ces individus, en même temps que se propagea le mal. Les vacances terminées, certains commencèrent à remplir les hôpitaux pour un état grippal à la forte fièvre.

Les autres, les pseudo bien portants, ne sachant qu’ils étaient porteur du virus, regagnèrent leurs pénates, et qui de se retrouver à Maurice, aux Seychelles ou ailleurs sur l’océan indien.

 

En février 2006, par l’importance du nombre de malades à la Réunion (47.000 cas estimés dans la première semaine de février), l’on personnifia cette terre insulaire comme une personne non gratta (6).

Mis au ban des destinations touristiques, les habitants souffrirent, outre de l’épidémie, mais aussi d’une aversion à leur égard. Considérant ce fait, leurs voisins détenteurs, eux aussi, d’îles paradisiaques ne firent pas tant de publicité, ou plus exactement minimisèrent l’étendu du mal !

En France, grâce à nos statuts d’état démocratique, les périodes ne s’affublant pas d’une situation pré-électorale sont rares ! Aussi, furent dépêchés sur place autant de ministres que de ministères concernés.

L’armée fut mise à contribution, non que les chars fussent efficaces vis-à-vis des insectes nuisibles, mais dans le cadre d’opérations de désinsectisation ; la guerre aux moustiques étant lancée, avec la Réunion pour théâtre des opérations.

Pour indication, au moment où est rédigé cet article, l’estimation de cas hebdomadaires à la Réunion, est de l’ordre d’une vingtaine à une trentaine. À l’instar du vol, quasi-silencieux des moustiques réunionnais, celui de la circulation des informations se fait sans bruit !

Subséquemment à cette phrase, abordons la partie pratique de cet exposé.

 

[Lire la suite : précautions à prendre ]

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  1. Ronald Wilson REAGAN : acteur, puis président Républicain des États-Unis d'Amérique de 1981 à 1989
  2. Contre-révolutionnaires du Nicaragua : connus sous le nom de « Contras »
  3. Stade III : ce sont 10 soldats américains qui ont été volontaires
  4. George Herbert Walker BUSH : le père, Républicain, lui aussi, ne fut le président des États-Unis d'Amérique que pour un seul mandat de 1989 à 1993
  5. Métropolitaine : à titre d’information, Marseille est la ville où vivent le plus de comoriens dans le monde
  6. Personne non gratta : humour sur le verbe gratter (après une piqûre) et la locution persona non grata